L’endométriose est une maladie complexe et souvent mal diagnostiquée. Chez certaines femmes, les douleurs peuvent même devenir totalement handicapantes. À travers cet article, et à l’occasion de la Semaine Européenne de prévention et d’information sur l’endométriose, l’équipe de N&B-E vous dit tout ce qu’il y à savoir sur le sujet.
L'endométriose, une maladie multifactorielle
Pour être tout à fait précis, il faut parler « Des formes de l’endométrioses » plutôt que de « L’endométriose ». Sa complexité et la variabilité dans son développement dépendant de chaque femme, l’endométriose doit être abordée au pluriel. Dans un tiers des cas, le corps médical estime que cette maladie peut ne pas se développer ou même régresser, en particulier pour les formes superficielles. Cependant, dans certains cas, l’endométriose peut évoluer vers des formes plus sévères nécessitant une prise en charge complexe et pluridisciplinaire. Il est donc essentiel d’avoir un diagnostic précoce pour éviter une aggravation des symptômes et une détérioration de la qualité de vie.
Les 3 formes de l'endométrioses
Depuis quelques années, on ne parle plus de stades pour l’endométriose, mais de formes. On en distingue actuellement 3 :
– l’endométriose superficielle (ou péritonéale) : qui désigne la présence d’implants
d’endomètre ectopiques localisés à la surface du péritoine,
– l’endométriose ovarienne : l’endométriome ovarien est un kyste de l’ovaire caractérisé par son contenu liquidien couleur chocolat où on va trouver du « cruor » qui est du sang coagulé qui va former des kystes au niveau des ovaires.
– l’endométriose pelvienne profonde (ou sous-péritonéale) : correspond aux lésions qui s’infiltrent en profondeur à plus de 5 mm sous la surface du péritoine. L’endométriose profonde peut toucher typiquement :
- les ligaments utérosacrés (50 % des cas)
- le cul-de-sac vaginal postérieur (15 %)
- l’intestin (20-25 %), représenté majoritairement par la face
antérieure du rectum et la jonction recto-sigmoïdienne. - la vessie (10 %)
- les uretères (3 %)
- au-delà de la cavité pelvienne : le sigmoïde, le côlon droit, l’appendice et l’iléon terminal pour les localisations les plus fréquentes.
Il existe également des formes d’endométriose extra pelvienne (endométriose diaphragmatique et thoracique notamment). Découvrons maintenant quels sont les symptômes de l’endométriose.
Les symptômes de l'endométriose
Les symptômes de l’endométriose varient d’une femme à l’autre. Voici une liste des symptômes les plus couramment rencontrés :
- Règles douloureuses
- Crampes menstruelles
- Douleurs lors des rapports sexuels
- Troubles intestinaux
- Douleurs lors de la défécation
- Douleurs neuropathiques
- Fatigue
- Nausées, vomissements, évanouissements
Est-ce que je souffre d'endométriose ?
Les causes possibles de l'endométriose
- La théorie du flux rétrograde : un reflux du sang des règles vers les trompes qui entraînerait avec lui des cellules endométriales vers la cavité abdominale. Entraînant une implantation de ces cellules.
- La théorie du système immunitaire : une défaillance du système immunitaire impliquerait que les cellules égarées ne seraient pas correctement éliminées.
- La théorie métaplasique : le tissu embryonnaire qui se transforme en péritoine.
- Ou encore la théorie génétique : l’hérédité, une prédisposition naturelle qui ne rime pas pour autant avec fatalité. Le lien avec l’exposome (qui est la totalité des expositions à des facteurs environnementaux que subit un organisme humain de sa conception à sa fin de vie).
Qu'en dit la recherche ?
- Il est quasi certain que la maladie n’est pas acquise in utéro mais après la naissance
- L’exposition aux composés perfluorés (PFOA, PFNA) augmente le risque d’endométriose de plus de 99%, et est corrélée à la sévérité de la maladie. Les composés perfluorés sont très utilisés dans l’industrie, pour les surfaces anti-adhésives : ustensiles de cuisine comme les poêles, mais aussi les vêtements imperméables, les produits nettoyants ou les emballages alimentaires. Leur utilisation est particulièrement connue pour la fabrication du téflon et du Gore-Tex.
- L’exposition au lindane, un insecticide, augmente le risque d’endométriose de 27 %
- L’exposition au β-HCH, un composé du lindane, augmente le risque de 72 % d’endométriose et de 150 % le risque d’endométriose localisée aux ovaires.
- L’exposition aux pesticides augmente le risque d’endométriose de 30 à 70 %.
- L’exposition aux phtalates MEHP augmente le risque d’endométriose de 70 %. Ces phtalates sont utilisés pour la fabrication de plastiques et on en retrouve dans tous les plastiques de type PVC.
Quel accompagnement pour l'endométriose ?
La réponse de la médecine
En médecine conventionnelle, le diagnostic de l’endométriose est posé en moyenne au bout 5 à 10 ans. Les raisons de ce délai peuvent être variées :
- Manque de formation des professionnels de santé
- Signes diffus
- Des postulats qui ont la vie dure « Les règles sont toujours douloureuses », ou encore « Les femmes sont douillettes », « L’endométriose est une nouvelle mode » etc.
Lorsque le diagnostic est posé, les prises en charges proposées sont la chirurgie, la pose d’implants/stérilets hormonaux, la prise de la pilule ou encore l’injection pour créer une ménopause artificielle, dans le but de :
- Supprimer les règles
- Bloquer l’ovulation
- Soulager les symptômes
L'accompagnement des thérapies complémentaires
L’intérêt de l’accompagnement multidisciplinaire est pertinent dans le cas de l’endométriose. Intéressez-vous à l’approche des naturopathes, et autres thérapeutes tels que les :
- Ostéopathes
- Reflexologues
- Psy
- Sexologues
- Sophrologue
- etc.
En accompagnement, certains compléments alimentaires peuvent vous venir en aide tel que le Magnésium. En effet, une carence en Magnésium peut augmenter les contractions/douleurs lors des symptômes. Une simple supplémentation peut favoriser la détente musculaire. Lisez notre article sur le magnésium.
Soutenir votre foie pour l’aider à détoxifier votre organisme est aussi une excellente idée. Le chardon-marie et la chlorophylle sont d’excellents alliés.
Pour apaiser l’inflammation, pensez à la Curcumine, à la vitamine D et aux Oméga 3 riches en EPA et DHA.
Votre style et votre hygiène de vie comptent aussi beaucoup. Veillez à pratiquer une activité physique régulière, à boire suffisamment d’eau de bonne qualité et à manger varié et équilibré.
Si l’endométriose est un fléau pour plus d’1 femme sur 10, cette maladie n’est pas une fatalité. En cas de doute, rapprochez-vous d’associations spécialisées comme EndoFrance qui pourront vous orienter vers des professionnels de santé formés et vous proposer des accompagnements adaptés à votre situation !
Sources :
https://www.endofrance.org/la-maladie-endometriose/
