Tout récemment, l’aînée des Kardashian a sorti des gummies vaginales sous sa marque de compléments alimentaires Lemme Purr. Qu’en pense-t-on chez Nutrition & Bien-être ?
Des bonbons, bons pour la santé ?
Pour commencer, le concept des bonbons en tant que complément alimentaire laisse à désirer. Pourquoi ? Parce qu’ils sont souvent plus riches en additifs que les galéniques plus classiques comme les gélules et les comprimés, et surtout parce qu’ils contiennent du sucre ou des dérivés de sucre, ce qui va à l’encontre même d’un geste santé, quand on sait que le sucre est un véritable fléau dans les pays industrialisés. Plus addictif que la cocaïne, il est aussi beaucoup moins cher, beaucoup plus simple à se procurer, mais aussi d’une apparence beaucoup plus inoffensive.
Des gummies, dans quel but ?
L’objectif des gummies est de démocratiser les compléments alimentaires et de les rendre plus attrayants, mais leur composition les rend indésirables pour l’organisme, d’autant que ces produits sont souvent sous-dosés et qu’il faudrait les consommer par poignées pour bénéficier des bienfaits qu’on leur vante. D’autre part, les gummies participent à banaliser la prise de compléments alimentaires. Or, les compléments alimentaires (de qualité) ne sont justement pas des bonbons, ils sont riches en principes actifs et provoquent un effet sur l’organisme. De ce fait, il faut savoir les choisir judicieusement et de manière personnalisée.
Quid des gummies de Lemme Purr ?
Kourtney Kardashian essaye très maladroitement de faire passer ses gummies vaginales pour un complément alimentaire féministe, aligné avec des besoins féminins passés sous silence dans une société encore pleine de tabou.
Pour la rondelette somme de 30$, Lemme Purr propose 60 gummies, soit 1 mois de cure avec pour promesse de préserver la santé, la fraîcheur et l’odeur du vagin.
Malheureusement pour Lemme Purr, c’est l’effet inverse qui se produit. En promouvant un complément alimentaire censé donner bon goût au vagin, la marque met le pied en plein dans la misogynie.
Non, le vagin des femmes ne sent pas mauvais et n’a pas besoin d’un parfum d’intérieur, comme un sapin désodorisant qu’on placerait dans l’habitacle d’une voiture.
Comprendre l’équilibre de la flore
La flore, appelée aussi le microbiote se retrouve dans différents endroits du corps. Le plus connu se situe au niveau des intestins, mais il existe de nombreuses autres flores/microbiotes : buccale ou encore vaginale.
Chaque personne étant différente, le microbiote de chacun est unique. Il est conditionné en grande partie par son hygiène de vie : niveau de stress, alimentation, prise de médicaments, etc.
La présence de bactéries amie est nécessaire pour préserver la santé en formant une sorte de barrière protectrice. Les lactobacilles sont primordiales. Les espèces les plus fréquemment rencontrées sont L. crispatus, L. iners, L. gasseri et L. jensenii.
Un lavage trop agressif, l’utilisation de certains produits d’hygiènes inadaptés (contenant des actifs agressifs, des parfums, etc.) ou un manque d’hygiène peuvent altérer l’équilibre du microbiote vaginal et provoquer différents désagréments comme des mycoses.
Alors, inutile de recourir à des gummies pour préserver la santé et le bien-être de votre intimité. Un savon très doux et de l’eau ainsi qu’une bonne hygiène de vie suffisent. Si vous remarquez un changement intempestif de l’équilibre de votre flore et que vous ressentez un désagrément, mieux vaut vous rapprocher d’un professionnel de santé.
